Pourquoi évaluer la fluidité en lecture ?
La vitesse de lecture, le taux d'exactitude ainsi que la prosodie font partie des composantes de la fluidit.é en lecture. Lorsqu'un élève a une vitesse de lecture faible, il concentrera toute son énergie sur le décodage et n'aura plus d'énergie pour la compréhension. Essayez de lire un texte avec une langue étrangère, quels sont les obstacles auxquels vous êtes confrontés pour comprendre le sens du texte ? Le vocabulaire ? La difficulté du niveau de langue ? La longueur des mots ? Des sons que vous ne savaient pas décoder ?
En évaluant la fluidité en lecture, cela permet de savoir l'autonomie en lecture d'un enfant et s'il a accès à la compréhension du texte. En analysant les méprises qu'un enfant fait, la vitesse est faible, son taux de réussite est bas ou la prosodie, cela va permettre de cibler les objectifs de travail.
Voici les types de méprises que l'on peut retrouver selon Giasson :
- omission : oubli d’une lettre, groupe de lettres, d'un mot ou d'une phrase;
- ajout : addition d’une lettre, groupe de lettres ou d'un mot;
- inversion : des lettres à l’intérieur d’un mot, ou dans
l’ordre des mots à l’intérieur d’une phrase.
- substitution : erreur de lecture d'un graphème en phonème ( identifier si la méprise appartient au traitement alphabétique ou orthographique).
Quand évaluer la fluidité ? Qui évalue-t-on ?
Personnellement, je le fais en septembre, en décembre/janvier et en mai/juin. Cela permet de jauger les progrès des élèves d'une classe. Cependant, lorsque j'interviens sur la fluidité, j'évalue plus souvent les résultats pour être sûre que mes interventions sont efficaces. Je sors les élèves un par un dans le couloir ou dans la bibliothèque pendant que l'enseignant(e) fait une activité calme dans la classe.
En septembre, ce sont les élèves de la deuxième année à la sixième année. Puis en janvier, je prends aussi les élèves de première année du primaire.
Comment faire ?
La Commission des Draveurs offrent des textes pour évaluer la fluidité Sur des sites français comme OURA de Cognisciences ou Velociraptor, vous pouvez trouver des textes.
Il faut faire lire l'élève à haute voix et relever les méprises. Je vous mets un lien pour savoir comment annoter les méprises. Attention, laisser la chance à l’élève de s’auto-corriger et ceci ne sera d'ailleurs pas compter comme une méprise.
https://litteratieauquotidien.files.wordpress.com/2015/04/annexe-21-outil-casse-tc3aate.pdf
Et après ?
Je fais un tableau avec les résultats des élèves. Les résultats du tableau sont répartis selon quatre couleurs, qui correspondent aux normes de Hasbrouck et Tindal. Les scores des élèves qui atteignent la norme minimale attendue sont en verts; puis en jaune; en orange et les scores les plus faibles sont en rouge. Cela permet d'identifier rapidement les élèves qui auront besoin de stratégies pour améliorer leur décodage. La discussion peut être dirigée pour conseiller les enseignants sur des activités à faire en classe ou choisir de travailler avec des sous-groupes.
Pour conclure, la fluidité en lecture ne suffit pas pour avoir un portrait des élèves. Des dépistages en écriture et un entretien de lecture permettent aussi de compléter le portrait.